Le syndrome de l’imposteur se manifeste par un sentiment persistant de doute sur ses compétences et une difficulté à reconnaître ses réussites, malgré des succès objectifs. Une méta-analyse publiée dans Current Research in Behavioral Sciences, portant sur 40 000 participants, révèle que les femmes sont plus susceptibles d’être concernées que les hommes.

Dans l’entrepreneuriat féminin, ce phénomène prend une dimension particulière, influençant la manière dont les femmes dirigent et développent leurs entreprises. Il ne s’agit pas d’un manque de compétences, mais d’une perception déformée de leurs capacités qui peut freiner leur potentiel entrepreneurial.

Les manifestations spécifiques chez les entrepreneures

Dans le contexte entrepreneurial, le syndrome de l’imposteur se manifeste de manière spécifique chez les femmes qui créent et dirigent leurs entreprises. Ces manifestations impactent directement leur capacité à développer pleinement leur activité.

L’impact sur la prise de décision au quotidien

Le syndrome de l’imposteur influence significativement la gestion quotidienne d’une entreprise. Les entrepreneures touchées par ce phénomène ont tendance à sur-préparer leurs décisions, multipliant les recherches et les validations externes avant d’agir. Cette prudence excessive, bien que semblant rigoureuse, peut ralentir la croissance de l’entreprise et limiter la saisie d’opportunités. Les situations de négociation, particulièrement lors de la fixation des tarifs ou lors de levées de fonds, deviennent des moments particulièrement anxiogènes.

Une femme est au travail avec pleins de feuilles qui volent autour d'elle

La remise en question des succès et réussites

Un autre aspect caractéristique se manifeste dans la difficulté à s’approprier ses réussites. Les entrepreneures concernées attribuent souvent leurs succès à des facteurs externes : la chance, le travail d’autres personnes, ou des circonstances favorables. Cette tendance à minimiser leurs compétences se traduit par une communication modeste sur leurs réalisations, limitant ainsi leur visibilité et leurs opportunités de développement. Les moments de reconnaissance, comme l’obtention de prix ou la réussite d’un projet important, peuvent paradoxalement intensifier ce sentiment au lieu de renforcer la confiance.

Des stratégies concrètes pour dépasser ce syndrome

Face à ce phénomène qui touche de nombreuses entrepreneures, des approches pratiques permettent de développer une perception plus juste de ses compétences et de ses réussites. La clé réside dans la mise en place d’outils concrets et la construction d’un environnement professionnel soutenant.

Les outils d’objectivation et d’auto-évaluation

La première étape consiste à documenter objectivement ses réalisations. Un journal de succès, où sont consignés les objectifs atteints et les retours positifs, permet de confronter le sentiment d’imposture à la réalité des faits. La mise en place d’indicateurs de performance mesurables offre également des points de repère tangibles pour évaluer sa progression. Cette approche méthodique aide à construire une vision plus objective de ses compétences entrepreneuriales.

L’importance du réseau et du partage d’expérience

Le développement d’un réseau professionnel solide constitue un autre levier essentiel. Les groupes de pairs, où les entrepreneures peuvent échanger ouvertement sur leurs doutes et leurs expériences, permettent de réaliser que ces questionnements sont partagés par d’autres dirigeantes. Les relations de mentorat offrent également un espace pour gagner en perspective et apprendre de l’expérience d’autres entrepreneures qui ont surmonté des défis similaires.

Le syndrome de l’imposteur, bien qu’il touche de nombreuses entrepreneures, n’est pas une fatalité. L’identification de ses manifestations et la mise en place d’outils concrets permettent de développer une perception plus juste de ses compétences. Une approche méthodique, combinée à un environnement professionnel soutenant, ouvre la voie à un leadership plus serein. Pour approfondir cette réflexion sur les freins psychologiques dans l’entrepreneuriat féminin, découvrez également notre article sur La peur du succès, ce frein fréquent chez les entrepreneures.

À propos de l'auteur
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Chloé Chavernoz Rédactrice - Women in Geneva
Sport Relation humaine Environnement
Education: iaelyon School of Management, IUT Lyon 1 - DUT Gestion des Entreprises et des Administrations option GMO

J'aime explorer les idées qui provoquent une réflexion, celles qui transforment une simple pensée en un déclic. Pour moi, chaque mot a un poids, chaque message peut ouvrir une nouvelle perspective. Écrire, c’est créer des connexions et semer des graines de changement, pour que chacune puisse, à sa manière, avancer avec plus de clarté et de détermination.

Ce qui m'importe, c'est d'accompagner celles qui cherchent non seulement à s’inspirer, mais à faire bouger les lignes dans leur propre vie. J’aspire à offrir des clés concrètes, des pistes de réflexion qui ouvrent des horizons, avec toujours cette idée que tout est possible lorsqu'on se donne les moyens de l’imaginer, puis de le réaliser. Pour moi, c’est là que réside la vraie force des mots : dans leur capacité à éclairer un chemin et à inviter à l’action.

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