Avez-vous déjà ressenti cette petite voix qui vous souffle « attention » juste au moment où tout commence à décoller ? Celle qui vous fait hésiter à signer ce gros contrat ou qui vous pousse à reporter encore et encore le lancement de ce nouveau service ? Non, vous n’êtes pas en train de perdre la raison. Cette appréhension du succès, paradoxale mais terriblement répandue, touche de nombreuses entrepreneures talentueuses. Un phénomène que la psychologie a identifié et qui mérite qu’on s’y attarde, ne serait-ce que pour mieux s’en libérer.
La peur du succès, un paradoxe bien réel
On parle beaucoup du syndrome de l’imposteur, mais rarement de son cousin plus sournois : la peur du succès. Cette appréhension, étudiée depuis les années 70 par la psychologue Matina Horner, touche particulièrement les femmes entrepreneures. Et pour cause. Le succès, contrairement aux idées reçues, peut faire peur. Il chamboule nos habitudes, nos relations, notre zone de confort si durement acquise.

Imaginez : votre entreprise décolle enfin. Les clients affluent, votre chiffre d’affaires s’envole, votre visibilité explose. Et là, surprise ! Au lieu de savourer ce moment tant attendu, vous commencez à ressentir un malaise diffus. Normal. Le succès ne bouleverse pas que nos comptes en banque, il transforme notre identité, nos responsabilités, nos relations.
Ce qui est fascinant, c’est que cette peur touche souvent les entrepreneures les plus compétentes. Plus le potentiel est grand, plus les enjeux semblent vertigineux. C’est ce que révèlent les travaux de la professeure de marketing et psychologue Tanya Chartrand : notre cerveau peut percevoir le succès comme une menace, activant nos mécanismes de protection les plus profonds.
Reconnaître les signes pour mieux les déjouer
Parlons cash : la peur du succès est une vraie petite fourbe. Elle se déguise en excuses parfaitement rationnelles. « Ce n’est pas le bon moment pour développer », « Je préfère rester à taille humaine », « Je ne veux pas perdre en qualité ». Des phrases qui sonnent raisonnables, professionnelles même. Sauf qu’à y regarder de plus près, elles masquent souvent cette fameuse peur.
Les signes sont là, juste sous nos yeux. Vous repoussez systématiquement les opportunités d’expansion ? Vous minimisez vos réussites en les attribuant à la chance ? Vous complexifiez inutilement des projets prometteurs jusqu’à les rendre irréalisables ? Bienvenue au club ! L’auto-sabotage est un art subtil que nous maîtrisons souvent sans même nous en rendre compte.

L’impact sur votre business ? Autant ne pas se voiler la face : il est bien réel. Cette peur peut freiner concrètement la croissance de votre entreprise. C’est comme conduire avec le frein à main : vous avancez, certes, mais en consumant beaucoup trop d’énergie pour des résultats limités.
Dépasser cette peur pour libérer votre potentiel
Stop aux beaux discours, passons à l’action ! La bonne nouvelle, c’est que cette peur du succès n’est pas une fatalité. La psychologue et professeure Carol Dweck a démontré qu’avec un « état d’esprit de croissance », nous pouvons reprogrammer notre relation au succès. Comment ? Voici quelques techniques qui ont fait leurs preuves :
- Documentez vos succès : et non, ce n’est pas de la vantardise, alors on range tout de suite ce petit sentiment de gêne au placard ! Tenir un journal de vos réussites, c’est comme créer votre propre album de victoires entrepreneuriales. Chaque nouvelle collaboration, chaque défi relevé, chaque décision courageuse mérite sa place dans ce carnet. C’est fou comme le fait d’écrire nos succès les rend plus réels, plus légitimes. Et petit à petit, cette pratique transforme notre relation avec la réussite.
- Adoptez la technique du « petit pas de géant » : au lieu de vous focaliser sur l’objectif final qui peut paraître écrasant, célébrez chaque étape. Une nouvelle embauche ? Un nouveau client ? Une apparition dans les médias ? Autant de victoires qui construisent votre confiance pas à pas.

- Entourez-vous stratégiquement : soyons honnêtes, personne ne gravit l’Everest en solo. Les recherches sont claires sur ce point : un solide réseau de soutien est essentiel pour surmonter nos blocages. Alors, passez à l’action : rejoignez des réseaux d’entrepreneures, trouvez une mentor qui vous inspire, ou créez votre propre conseil d’administration personnel ; ces personnes de confiance qui vous poussent à vous dépasser tout en restant bienveillantes.
La peur du succès n’est finalement qu’une étape dans votre parcours d’entrepreneure, une preuve même que vous grandissez, que vous osez voir plus grand. Comme de nombreuses femmes avant vous, vous pouvez transformer cette appréhension en une force motrice.
Pour approfondir votre développement professionnel, découvrez comment transformer vos échecs en véritables opportunités de croissance. Car après tout, la plus grande réussite n’est-elle pas d’oser être pleinement vous-même, avec vos doutes et vos ambitions ?