De plus en plus de femmes salariées rêvent d’indépendance, de flexibilité et de liberté professionnelle. L’entrepreneuriat apparaît alors comme une voie privilégiée pour concrétiser ces aspirations. Pourtant, quitter un emploi stable pour se lancer dans la création de son entreprise est un choix audacieux qui exige réflexion et préparation. Faut-il assurer une transition progressive ou au contraire, tout quitter pour plonger dans l’inconnu ? Parce que chaque parcours est unique, il est essentiel de choisir le chemin qui correspond le mieux à ses propres aspirations et contraintes.
Comprendre les raisons du changement
Avant de prendre la décision de quitter un emploi salarié pour lancer son activité, il est important de bien identifier ses motivations. Ce changement de vie peut être motivé par des raisons diverses : recherche de liberté, besoin d’autonomie, ou encore envie de donner plus de sens à sa carrière. Il est essentiel de clarifier ces aspirations, car elles serviront de boussole tout au long du parcours entrepreneurial.
Clarifier ses motivations profondes
Chaque femme entrepreneur a ses propres raisons de vouloir sortir du cadre du salariat. Pour certaines, c’est le besoin de liberté : gérer leur temps, choisir leurs projets, ou définir la direction de leur entreprise. Pour d’autres, c’est une quête de sens, un désir de créer quelque chose qui reflète leurs valeurs, leurs passions ou leurs compétences spécifiques. D’autres encore cherchent à relever de nouveaux défis, ou à se libérer des contraintes d’un environnement hiérarchique parfois rigide.
Quelle que soit la raison, il est essentiel de bien la comprendre et de la formuler clairement. Une fois cette étape franchie, il devient plus facile de tracer son chemin avec une vision plus précise de ce que l’on souhaite accomplir.

Les avantages et les risques de l’entrepreneuriat
Se lancer dans le développement d’une activité présente de nombreux avantages : une plus grande autonomie, la possibilité de choisir ses propres projets, et surtout, la satisfaction de bâtir quelque chose de personnel. Toutefois, cette liberté s’accompagne de risques non négligeables. L’absence de salaire fixe, l’incertitude face aux revenus futurs, et la nécessité de gérer seule tous les aspects de l’entreprise (de la stratégie au marketing, en passant par la gestion des finances) sont autant de défis à anticiper.
Face à ces incertitudes, il est essentiel de savoir relâcher la pression et accepter que tout ne soit pas parfait. Pour en savoir plus sur le développement de cette capacité, l’article L’art du lâcher-prise propose des clés pour avancer avec plus de sérénité.
En gardant à l’esprit les motivations profondes et en prenant conscience des risques, une future entrepreneur peut mieux évaluer si ce chemin est fait pour elle. C’est le premier pas vers une transition réussie.
Les étapes clés pour bien préparer la transition
Passer de salariée au statut d’indépendante ne se fait pas du jour au lendemain. Une préparation méthodique est essentielle pour maximiser les chances de succès. Voici trois étapes indispensables à suivre avant de franchir le pas.
Étape 1 : Construire un projet solide
La première étape pour réussir sa transition est de définir précisément son projet. Il ne suffit pas d’avoir une bonne idée, il faut vérifier sa viabilité. Cela commence par l’élaboration d’un business plan qui détaille :
- Le produit ou service : Qu’est-ce que vous allez proposer, et pourquoi est-ce unique ?
- L’étude de marché : Qui sont vos concurrents ? Quelle est la demande pour ce produit ou service ? Par exemple, une plateforme en ligne de coaching pour les femmes souhaitant développer leur carrière peut nécessiter d’étudier les offres existantes dans le domaine.
- Le modèle économique : Comment allez-vous gagner de l’argent ? Par exemple, envisagez-vous un modèle par abonnement, des consultations payantes, ou des ventes de produits ?
- Les projections financières : Combien d’argent faudra-t-il pour démarrer, et combien de temps avant que l’entreprise ne devienne rentable ?
Une fois ce plan défini, il devient plus facile de poser des bases solides pour le développement du projet et de convaincre d’éventuels partenaires ou investisseurs.


Étape 2 : Assurer une stabilité financière
L’un des principaux obstacles à la transition est la peur de perdre un revenu régulier. Pour limiter ce risque, il est recommandé de se constituer un fonds de sécurité, qui couvrira vos dépenses personnelles pendant au moins six mois. Par exemple, si vous avez des charges mensuelles (loyer, assurances, etc.) de 3 000 CHF, vous devriez prévoir au moins 18 000 CHF de côté avant de quitter votre emploi.
D’autres mesures financières à prendre en compte :
- Réduire les dépenses personnelles : Envisager de simplifier son style de vie temporairement pour diminuer la pression financière.
- Prévoir les coûts du lancement : Évaluer les dépenses liées au démarrage (création de site internet, frais de communication, etc.). Par exemple, le lancement d’une boutique en ligne peut nécessiter des frais pour le développement web et les stratégies marketing.
Assurer cette stabilité financière permet de se concentrer pleinement sur son projet sans avoir à s’inquiéter de ses besoins immédiats.
Étape 3 : Se former et s’entourer
Sauter dans l’entrepreneuriat demande souvent des compétences qui ne sont pas toujours acquises dans un cadre salarié. Si vous n’avez pas d’expérience en gestion ou en marketing, il est recommandé de suivre des formations spécifiques. Des plateformes comme Coursera ou Udemy proposent des cours en ligne adaptés aux besoins des futurs entrepreneurs, allant de la gestion de projet à la création de site internet.
En parallèle, il est important de s’entourer d’un réseau solide :
- Rejoindre des incubateurs ou des espaces de coworking pour entrepreneurs. Par exemple, l’incubateur Impact Hub Genève offre des ressources et un réseau de mentors pour aider à structurer un projet.
- Trouver un mentor : Un professionnel expérimenté peut apporter des conseils pratiques et aider à éviter certaines erreurs. Les réseaux comme Femmes Business Angels ou Women@TheTable peuvent être d’excellentes sources pour rencontrer des femmes auto-entrepreneur prêtes à partager leur expérience.

Ces étapes permettent de poser des fondations solides, essentielles avant de faire le grand saut dans le démarrage de son entreprise.
Deux chemins pour quitter son emploi et démarrer son activité
Lorsqu’il s’agit de quitter son emploi pour se lancer dans l’entrepreneuriat, il n’existe pas une seule manière de faire. Chaque créatrice de projet doit trouver l’approche qui correspond le mieux à sa situation et à sa personnalité. Voici deux stratégies distinctes : l’une pour celles qui préfèrent une transition en douceur, l’autre pour celles qui sont prêtes à se jeter dans l’aventure sans filet.
Approche 1 : Quitter en douceur et limiter les risques
Certaines femmes entrepeneurs choisissent de ne pas quitter leur emploi du jour au lendemain, mais de construire leur projet en parallèle. Cette approche permet de tester son idée tout en bénéficiant d’un revenu stable.
- Avantages : La sécurité financière est maintenue, ce qui réduit la pression. Cette approche permet de tester progressivement le marché, d’ajuster son offre, et d’acquérir de l’expérience sans précipitation. Par exemple, si vous lancez une boutique en ligne, vous pouvez démarrer avec des ventes en soirée ou le week-end tout en restant salariée.
- Défis : Travailler sur son projet entrepreneurial en parallèle peut être épuisant. Jongler entre un emploi à temps plein et un projet personnel nécessite une grande discipline et une organisation rigoureuse. Le risque est de s’épuiser si la transition s’éternise ou si l’engagement pour l’entreprise ne permet pas de donner le meilleur de soi-même.
Cette approche est souvent recommandée pour celles qui souhaitent minimiser les risques, mais elle demande une gestion du temps et de l’énergie très efficace.
Approche 2 : Sauter dans le grand bain sans filet (pas de plan B)
D’autres entrepreneurs choisissent de quitter leur emploi sans plan B, en s’engageant pleinement dans leur nouvelle aventure. C’est l’approche de celles qui voient le fait d’avoir un plan de secours comme un frein à leur motivation.
- Avantages : Cette stratégie permet une immersion totale dans le projet. Il n’y a pas de distractions, tout est focalisé sur la réussite de l’entreprise. Cela favorise une créativité sans limites et un engagement sans faille. C’est un peu comme sauter dans le vide et devoir construire l’avion pendant sa chute. Le manque de filet de sécurité pousse à trouver des solutions rapidement, à innover et à se dépasser pour réussir.
- Défis : Le principal inconvénient est le stress lié à l’incertitude financière. Sans revenus stables, il faut s’assurer d’avoir une vision claire et une grande résilience pour tenir le coup durant les premiers mois. Cette approche demande aussi une préparation mentale importante pour affronter l’inconnu sans se laisser submerger.
Pour celles qui préfèrent cette approche radicale, il est essentiel d’avoir une base financière solide et un projet bien réfléchi avant de tout quitter. Cela permettra de surmonter les périodes de doute et de rester concentrée sur ses objectifs.
Passer du statut de salariée à indépendante est un défi qui attire de plus en plus de femmes en quête de liberté professionnelle et d’accomplissement personnel. Quelle que soit la voie choisie – une transition progressive ou un saut audacieux sans filet – l’essentiel est de bien préparer cette nouvelle étape.
En clarifiant ses motivations, en assurant une stabilité financière, et en s’entourant des bonnes ressources, chaque femme peut réussir cette transition et transformer son rêve entrepreneurial en réalité. C’est un parcours exigeant, mais aussi profondément enrichissant, où chaque décision mène à une plus grande indépendance et à la création de nouvelles opportunités.